Le
19 siecle en France
Le
XIXe siècle en France est une période de profonds changements et d’instabilité
politique. Même si la Révolution française se termine en 1799 avec le coup
d’état des brumairiens, l’onde de choc se prolonge jusque dans le dernier quart
du XIXe siècle, lorsqu’enfin la France trouve l’équilibre politique républicain
dont les insurgés de 1789 ont rêvé. L’héritage social et culturel de l’Ancien
Régime est lourd, le pouvoir se place avant tout là où se trouve la puissance
financière. En même temps, les bouleversements scientifiques et techniques
changent la société française,
une nouvelle classe émerge, celle du prolétariat
et des ouvriers, plus mobile, moins conservatrice que les paysans. Profitant de
l’affaiblissement de l’influence de la noblesse et du clergé sur les affaires
du pays, la bourgeoisie libérale et réformatrice s’affirme désormais comme la
classe sociale déterminante, stimulant l’essor industriel. Après la fin des
ambitions napoléoniennes, les mutations s’opèrent lentement sur fond de crises
et de ruptures qui reviennent avec une surprenante régularité tous les vingt
ans. Deux empires (1803-1814; 1852-1870), trois monarchies (1815-1824;
1825-1830; 1830-1848), deux républiques (1848-1852; 1870), trois révolutions
(1830, 1848, 1871), cette liste simplement numérique récapitule un siècle de
vives turbulences dans l’histoire d’un pays en route vers une réconciliation
nationale.
Le
Consulat et l’Empire (1800-1814) Le coup
d’état du 18 brumaire n’est qu’un premier pas dans l’ascension rapide de
Bonaparte au sommet du pouvoir. La Constitution de l’An VIII, préparée par les
brumairiens du Consulat, confirme la prééminence du jeune général lorsqu’il est
nommé premier consul en janvier 1800. Deux autres mesures importantes révèlent
également la mentalité jacobine du nouveau dirigeant, soucieux de centraliser
le pouvoir autour de sa personne. La première mesure concerne l’administration,
avec la création des préfets, hauts-fonctionnaires nommés par l’Etat et qui ont
pour mission principale de faire appliquer les décisions du pouvoir central et
veiller à l’ordre des départements (préfectures) dont ils ont la charge. La
seconde mesure concerne la création de la Banque de France, chargée de veiller
à l’unité de la politique monétaire du pays. Cette Banque de France établira
d’ailleurs en 1803 une nouvelle monnaie, le franc germinal, qui restera stable
jusqu’en 1914.
Fidèle
à ses idées inspirées du club des Jacobins, Bonaparte poursuit l’oeuvre
politique de la Révolution: en 1801 est proclamé le Concordat, par lequel
l’Eglise et le clergé, tout en conservant le soutien financier de l’Etat, ne
sont plus associés aux affaires du gouvernement. Le catholicisme n’est donc
plus religion d’Etat, mais demeure statutairement la première religion des
Français. Le Concordat est un premier pas vers la séparation officielle de
l’Eglise et de l’Etat, qui n’interviendra définitivement qu’en 1905. Par
ailleurs, l’aspect législatif du pouvoir judiciaire se trouve soigneusement
déterminé par le Code civil, qui définit les droits et les libertés du corps
social, citoyens et corporations. Ouvrage original et unique, il marque la
singularité française en matière de législation,
il réaffirme des acquis de la
Révolution, tels que la liberté d’entreprise et de la concurrence, ainsi que
les droits fondamentaux des paysans en confirmant l’abolition des privilèges et
le droit de propriété. En revanche, le code civil favorise une société qui
repose sur l’autorité paternelle, plaçant les femmes sous la tutelle des
hommes, renforçant le pouvoir des patrons sur les ouvriers.
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