Le conte original
Il était une fois un riche marchand
père de trois filles. Les deux ainées étaient des pestes qui ne pensaient qu’à
faire la fête et à profiter de la fortune de leur père. La plus jeune était
tellement jolie qu’on la nomma « La Belle ». Elle était aussi bien plus
gentille et bonne que ses sœurs. Un jour, son père perdit toute sa fortune. Lui
et ses filles se retrouvèrent dans une petite maison de campagne. Les filles
ainées voulurent se marier avec leurs amants, pensant que ceux-ci se moquaient
de leur fortune. Mais elles tombèrent de haut lorsqu’ils les laissèrent tomber.
La Belle, elle, ne se souciait pas de se marier ou de pleurer la fortune perdue
car elle savait que pleurer ne la ramènerait pas. Elle occupait donc ses
journées à travailler dans la maison, faire à manger, lire et jouer du
clavecin.
Un matin, son père partit avec des
marchandises qu’il devait délivrer. Il demanda à ses filles si elles voulaient
un cadeau. Les deux ainées ne se privèrent pas de lui demander monts et
merveilles. Belle se contenta de demander une rose à son père. Mais sur le
chemin du retour, l’homme se perdit dans la forêt. Il fut heureux de trouver un
château qui semblait abandonné. Il entra
dans l’enceinte et nourrit son cheval
avant d’entrer dans le bâtiment où il tenta d’appeler les domestiques qui ne
vinrent pas. Il s’installa au coin du feu, résistant à l’envie de manger à la
table qui était remplie de victuailles. L’homme se dit qu’il attendrait les
domestiques et qu’ils le pardonneraient de s’être invité dans le château. Il
attendit jusqu’à onze heures mais personne ne vint. Il décida donc de se mettre
à table et de manger. Il alla ensuite se mettre au lit, remerciant le ciel pour
son bon repas et pour cette hospitalité.
En repartant, il vit un bosquet de
roses et en coupa une. Instantanément, une bête horrible apparut devant lui et
lui dit qu’il était bien vilain de lui voler ses roses alors qu’il l’avait
accueillit dans son château. La bête lui demanda de mourir pour payer sa faute.
Mais l’homme le supplia de ne pas le tuer car il avait trois filles. Le monstre
accepta de lui laisser la vie sauve s’il lui apportait une de ses filles et
qu’elle meurt à sa place. Si aucune ne voulait prendre sa place, il devrait
revenir dans les huit jours pour mourir. L’homme accepta et la bête lui dit de
partir avec un coffre qu’il pourrait remplir de ce qu’il voudrait.
Il rentra chez lui et expliqua la
situation à ses filles. Belle accepta de prendre la place de son père et ce,
malgré le fait que ce dernier ne voulait pas la laisser faire. Il finit par
accepter et la mena à la bête. Celui-ci les laissa passer une dernière nuit
ensembles. La Belle rêva qu’une femme lui disait que son action ne resterait
pas sans compensation. Le lendemain, le père partit. Alors qu’elle visitait le
château, elle découvrit une pièce qui lui était dédiée et qui comprenait une
bibliothèque et un clavecin. Elle pensa alors que si la bête voulait la tuer,
elle n’aurait pas fait tout ça pour elle. Elle eut raison, le soir même, la
Bête vint lui proposer sa présence au diner et lui dit qu’elle pouvait lui
demander ce qu’elle voulait, qu’elle était la
seule maîtresse des lieux. Bien
que flattée, La Belle ne voulut pas de ce titre. Tous deux parlèrent beaucoup
et la Bête lui demanda si elle le trouvait laid. Sans mentir, elle lui répondit
que oui, mais que c’était un homme très gentil et qu’elle l’appréciait. Il lui
dit qu’il n’avait pas beaucoup d’esprit mais qu’il était gentil. Il lui demanda
ensuite si elle voulait être sa femme. Mais la Belle refusa.
Triste, la Bête s’en alla sans
gronder mais en soupirant. La Belle se sentit coupable. Chaque soir à neuf
heures, la Bête revenait pour dîner avec elle et chaque soir il lui posait la
même question. Chaque soir, ce fut la même réponse. La Bête lui demanda ce
qu’elle voulait et la Belle lui dit que sa seule envie était de voir son père.
Un grand miroir lui montra alors son père qui était malade de chagrin.
Un soir, la Bête lui demanda si elle
allait rester pour toujours avec lui. Mais elle lui dit qu’elle aimerait
beaucoup revoir son père. Dans sa bonté, la Bête lui dit qu’elle pourrait le
voir pendant huit jours et que quand elle voudrait rentrer, elle n’aurait qu’à
déposer sa bague sur sa table de nuit. Mais si elle restait plus, la Bête en
mourrait de chagrin. La Bête lui offrit une robe et elle partit vers son père.
Lorsqu’elle arriva, son père fut si heureux qu’il appela les deux sœurs pour
qu’elles viennent. Toutes deux étaient mariées mais tristes et voulurent jouer
un tour à Belle pour qu’elle reste plus que huit jours. Triste d’avoir laissé
la Bête à son chagrin, Belle rentra au château et trouva la bête allongée sur
le sol. Elle vint vers elle et lui avoua son amour pour elle, même si elle
n’était pas belle à regarder et qu’elle n’avait pas beaucoup d’esprit.
Alors, des musiques se firent
entendre et des feux d’artifices se lancèrent partout. Quand La Belle regarda à
nouveau la Bête, elle avait été changée en un Prince qui lui expliqua avoir été
maudit par une sorcière, cachant sa beauté et lui interdisant d’utiliser son
esprit. Seule une personne capable de passer au dessus de cela pourrait briser
le charme. La sorcière apparut ainsi que le père et les sœurs de La Belle. Elle
lui dit que son cœur était pur mais que par contre, celui de ses sœurs ne
l’était pas, qu’elles seraient changées en pierre tout en étant conscientes et
qu’elles devraient voir son bonheur sans pouvoir le vivre et ce, jusqu’à ce qu’elles
se rendent compte de leurs erreurs.
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