Chapitre 4 - Le développement monte-t-il péniblement l'escalier?

1. Deux métaphores du développement cognitif




Comme nous l'avons décrit dons le chapitre précédent, la pensée des enfants est très variable. Ce chapitre considère les implications de cette variabilité au niveau de la compréhension du développement.
Le recours à deux métaphores peut faciliter la reconnaissance de ces
implications. La première, qui, selon moi, sous-tend la plupart des descriptions
classiques du développement, est la métaphore de l'escalier. La seconde, qui,
toujours selon moi, offre une alternative plus adéquate, est la métaphore du
chevauchement des vagues.   .

1.1    Deux métaphores du développement cognitif
1.1  La métaphore de l'escalier
Les psychologues du développement cognitif ont souvent formulé leurs modèles en des termes suggérant que les enfants d'un âge donné envisagent un problème d'une seule manière. Ainsi, on avance que les enfants d'un âge N ont une structure mentale particulière, une limite de traitement particulière, une théorie, une stratégie ou encore une règle particulières donnant lieu à un seul type de comportement. Le changement consisterait en la substitution d'une entité mentale (et du comportement qui lui est associé) à une autre.
La conceptualisation fondamentale semblant sous-tendre ces modèles est Judicieusement contenue dans le titre de l'ouvrage récent de Robbie Case,         The Mind's  Staircase. Je pense que la métaphore visuelle évoquée par ce titre est centrale dans les analyses du changement tel qu'il est conçu par la plupart des modèles du développement cognitif: les enfants sont décrits comme pensant d'une certaine manière sur une période relativement prolongée (une marche de l'escalier); puis, leur pensée connaît un changement vertical soudain (une contremarche de l'escalier); ensuite, ils pensent d'une autre manière, plus sophistiquée sur une autre période également prolongée; et ainsi de suite. Cette vision du développement est généralement associée de très près aux approches piagétiennes ou néo-piagétiennes, comme celles de Piaget on Case. Ainsi, comme on peut le voir sur la figure 4.1, la théorie piagétienne avance que le développement est caractérisé par une pensée sensorimotrice de la naissance à 2 ans, une pensée préopératoire de 2 à 7 ans, une pensée opératoire concrète de 7 à 12 ans, et une pensée opératoire formelle à partir de 12 ans. Selon la théorie de Case, la pensée est décrite comme passant du niveau sensorimoteur entre la naissance et 18 mois au niveau relationnel entre 18 mois et 5 ans, puis au niveau dimensionnel entre 5 et 11 ans, et enfin au niveau formel à partir de 11 ans.




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