L'autofinancement est
l'ensemble des ressources nouvelles engendrées par l'activité de l'entreprise
et conservées durablement par celle-ci pour financer ses opérations à venir.
Dans une entreprise, les
bénéfices après impôts sont utilisés de deux façons: une partie de ces
bénéfices est distribuée aux actionnaires sous forme de dividendes, l'autre
partie est conservée par l'entreprise, reprise pour investir, c'est
l'autofinancement.
Il est parfois appelé résultat brut ou
profit brut, toutefois pour lever toute l'ambiguïté que suscite le mot résultat
E. COHEN propose la définition suivante : « l'autofinancement est le surplus
monétaire dégagé par l'entreprise sur son activité propre et conservé par elle
pour financer son développement futur ». En matière de Comptabilité, les
sommes non distribuées sont mises en réserves, et ces réserves lorsqu'elles
sont suffisamment importantes, peuvent donner lieu à la distribution gratuite
d'actions »
L'autofinancement est la part de la capacité
d'autofinancement (CAF) consacrée au financement de l'entreprise. C'est la
ressource interne disponible après rémunération des associés.
Sa définition résultant
du tableau de financement du plan comptable générale (PCG) est la suivante :
Autofinancement =
Capacité d'autofinancement - dividendes distribués au cours de l'exercice.[1]
Les dividendes pris en
compte correspondent au flux financier Réel
Les facteurs qui influent
sur la détermination de l'autofinancement peuvent être mis en évidence aux
différentes étapes de sa formation, ces étapes peuvent être représentées comme
suit :
v L'amortissement,
la provision et leur relation avec l'autofinancement
v L'amortissement
et l'autofinancement
L'amortissement est
l'élément le plus important de l'autofinancement puisqu'il persiste quelque que
soit les conditions de rentabilité de l'entreprise, il permet de libérer en
franchise d'impôt un volant de liquidités qui doit en principe, sauvegarder
voire renforcer les ressources internes. La contribution de l'amortissement à
l'autofinancement est tributaire de la méthode d'amortissement adoptée par
l'entreprise.
Les entreprises disposent
de deux systèmes d'amortissement : l'amortissement linéaire et l'amortissement
dégressif, d'où l'importance des règles fiscales en la matière (durée,
taux....).D.V1TRY attribue à l'amortissement un rôle moteur dans le financement
de l'expansion de l'entreprise « il est la principale des deux sources de
l'autofinancement, la seconde étant les profits non distribués »
Dans le cas de
l'amortissement linéaire, l'entreprise constitue chaque année la valeur
1 /n de chaque investissement réalisé tout au long de la durée n. La
contribution de l'amortissement au financement de l'investissement dans ce cas
diminue avec l'augmentation de la durée de vie « n », celle du taux
de croissance « r » ou les deux à la fois .On en déduit que la
contribution de l'amortissement au financement des investissements est une
fonction décroissante des valeurs n et r.
Il est importe de
remarquer l'effet positif de la diminution de la durée de vie des actifs sur la
capacité d'autofinancement de l'entreprise.
L'administration fiscale
peut donc inciter les entreprises à réinvestir en leur permettant d'amortir
leurs actifs sur une durée plus courte ou par l'accélération de
l'amortissement.
L'amortissement dégressif
permet à l'entreprise de constituer des dotations très importantes au cours des
premières années, mais qui sont décroissantes. Il s'agit donc pour l'entreprise
de reporter l'impôt vers la fin de la durée d'amortissement. La contribution
des dotations constitue l'autofinancement diminué avec l'accélération du taux
de croissance et une durée de vie allongée. Mais il est importe de remarquer
que la contribution de ce dernier est beaucoup plus forte que celle du système
linéaire.
v Les
provisions et l'autofinancement
A défaut d'une définition
générale pour l'ensemble des provisions dans le CGNC, il nous semble que la
suivante pourrait être retenue : « La provision est définie comme
étant la constatation en comptabilité soit de la dépréciation d'un ou de
plusieurs éléments de l'actif non amortissables, soit d'une charge ou d'une
perte non encore réalisée que les événements en cours rendent probable »
Si l'amortissement
constate une dépréciation certaine. La provision a pour objet de constater une
perte probable. Cette constatation rentre dans le cadre du respect de l'un des
principes fondamentaux de la comptabilité générale à savoir le principe de la
prudence.
Il peut s'agir d'une perte de valeur d'un
élément de l'actif : on parle ici de provisions pour dépréciations, comme
il peut s'agir d'une charge ou d'un risque que l'entreprise va probablement
supporter : on parle de provisions pour risques et charges comme indique
la définition. Les entreprises peuvent également constituer des provisions à
caractère social ou économique La constitution d'une provision à doubles
avantages offre d'une part un avantage provisoire de trésorerie puisque la
provision devra nécessairement être réintégrée dans le résultat fiscal, en
effet, il importe de distinguer entre les cas suivants :lorsque la
perte ou la charge, objet de la provision constituée, se réalise, elle sera
compensée par la reprise de cette provision, et si elle n'est pas employée, en
tout ou en partie, contrairement à sa destination, la fraction détournée de son
objet doit être réintégrée au résultat de l'exercice en cours duquel le
détournement a eu lieu. D'autre part elle permet à l'entreprise de renforcer
son autofinancement et d'assurer le renouvellement et la modernisation de son
équipement.
v les avantages de l'autofinancement et ses
inconvénients
§ Les Avantages :
L'autofinancement présente des avantages certains sur un plan
stratégique et sur un plan financier :
Ø Sur le plan
stratégique : L'autofinancement confère à l'entreprise des degrés de
liberté en matière de choix des investissements.
Ø Sur le plan
financier : L'autofinancement constitue un facteur d'indépendance
financière appréciable, en particulier en période d'encadrement du crédit, il
permet à l'entreprise de limiter le recours à l'endettement et d'améliorer donc
sa rentabilité, en réduisant le poids des charges financières[2].
De plus, l'amélioration
de la situation nette de l'entreprise s'accompagne généralement d'une
appréciation par le marché de la valeur boursière de l'action pour les sociétés
cotées
De la même,
l'autofinancement joue un rôle fondamental tant au niveau d'entreprise qu'au
niveau de l'économie nationale :
* Au niveau de
l'entreprise
- L'autofinancement est
un financement interne disponible pour l'investissement tant en vue de
maintenir le capital économique qu'en vue d'assurer la croissance de
l'entreprise
- Un gratuit
remboursement des emprunts, donc un élément essentiel de la capacité
d'endettement de l'entreprise.
A ces deux titres,
l'autofinancement est un moteur de croissance de l'entreprise. Son ambiguïté
demeure toutefois grande car s'il s'agit incontestablement d'un moyen de
financement, il ne signifie pas directement un enrichissement de l'entreprise.
* Au niveau économique
L'autofinancement fait
l'objet de vives controverses de caractère parfois politique. On lui reproche
de diminuer, de manière sensible, la mobilité du capital car il maintient
l'épargne dans un secteur de l'économie. On l'accuse aussi de mobiliser les conditions
de partage du revenu au détriment des consommateurs, des travailleurs ou des
actionnaires.
§ Les
inconvénients :
Les principaux
inconvénients de l'autofinancement sont les suivants :
- L'autofinancement
limite la croissance de la PME
à sa capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui affecte les résultats.
-
L'autofinancement constitue un frein à la mobilité du capital dans la mesure où
les bénéfices sécrétés sont automatiquement réinvestis dans la même activité,
il contribue ainsi à une mauvaise allocation des ressources.
- Une
politique d'autofinancement trop volontariste peut léser à court terme les
actionnaires de l'entreprise.
- Un
autofinancement trop élevé peut susciter la mise en œuvre d'investissements
inutiles.
- De la
même façon, trop d'autofinancement peut amener l'entreprise à négliger
l'endettement
- L'autofinancement est
également insuffisant pour couvrir tous les besoins de fonds de l'entreprise.
Si cette dernière ne fait pas appel à l'épargne extérieure, elle peut être
conduite à étaler ses dépenses sur une période trop longue où à choisir des
investissements de taille modeste.
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