Mes présupposés sur les mathématiques, leur apprentissage et leur enseignement

Ma référence première est empruntée à l’épistémologie des sciences et dicte ma vision des mathématiques, de leur apprentissage et de leur enseignement. Pour des raisons liées à mon parcours personnel, l’épistémologie socio-constructiviste m’a servi initialement de bagage théorique minimal pour amorcer une réflexion sur les phénomènes d’apprentissage et d’enseignement. Il convient de préciser que je prends ce terme au sens des épistémologues des sciences, en particulier Popper (1973), et non au sens des psychologues, les premiers ne se préoccupant pas a priori ni d’enseignement, ni même d’apprentissage. On peut décrire brièvement le socio-constructivisme en ces termes : « Mouvement contemporain de l’épistémologie selon lequel les scientifiques inventent et/ou utilisent des théories pour donner du sens à ce qui les entoure et pour agir » (Fourez et al., 1997). Je vais à présent spécifier les emprunts que je fais à ce courant et les conséquences que j’en tire, d’abord en matière de développement et, plus loin dans mon exposé, sur la recherche en didactique.

            Des concepts qui répondent à une recherche d’efficacité

A propos des concepts mathématiques ou scientifiques en général, il peut être éclairant de contraster positivisme empirique et constructivisme. Je m’explique en repartant du domaine philosophique où l’empirisme est une théorie selon laquelle l’expérience serait l’origine de nos connaissances, a contrario du rationalisme qui les situe dans la raison humaine. En épistémologie des sciences, on parlera de positivisme empirique pour désigner une perception des phénomènes imprégnée de l'illusion qu'un bon observateur n'interprète en rien ce qu'il voit, qu'il existe des « faits » objectifs et une « vraie vision scientifique » de ces faits. Il en découlerait que les concepts et lois scientifiques sont un reflet exact du monde, des « émanations de la nature », voire des « révélations divines », et il en résulterait une absence de distanciation entre les phénomènes « observés » et les concepts qui les modélisent. Au contraire, selon l’épistémologie socio-constructiviste, les concepts sont des créations de l’esprit humain, adoptées provisoirement pour leur efficacité à réaliser un projet donné ou à interpréter des phénomènes. Mais les mêmes concepts sont rejetés ou modifiés lorsque cette efficacité est mise à mal. Il ne s’agit donc pas d’y croire mais d’en tester les limites.

Une économie de pensée à envisager à deux niveaux

De cette référence première, je déduis une certaine vision des mathématiques d’abord, de leur apprentissage et enseignement ensuite. Pour ce qui des mathématiques, je situe leur fonction première dans une « économie de pensée » et d’action pour reprendre et étendre une expression de E. Mach (1925). Il y a là une dynamique dont rend compte la modélisation de l’activité mathématique en termes de praxéologies, pourvu que les tâches aient « un caractère fondamental » au sens de la TSD : les mathématiques ont pour fonction de « tuer » les problèmes en les catégorisant et en créant des techniques pour les résoudre d’une manière « performante », le prix à payer étant le discours technologique ou théorique qui justifie ces dernières.
Mais sans doute faut-il envisager cette économie de pensée à plusieurs niveaux. Je vais l’illustrer à propos du concept de fonction, exemple sur lequel je pourrai m’appuyer ultérieurement pour définir ce que j’appelle niveau praxéologique.
Le concept de fonction fait partie des concepts dont plusieurs chercheurs (Robert et Robinet, 1996, Dorier, 1997) soulignent le caractère unificateur et généralisateur et porteur d’un nouveau formalisme, caractère qui semble d’ailleurs justifier, à leurs yeux, la difficulté à construire des situations fondamentales associées. Mais le caractère unificateur du concept de fonction tel qu’évoqué dans la plupart des recherches renvoie plutôt à la perspective d’une recherche de fondements des mathématiques engagée au milieu du XXème siècle, à partir des ensembles et des relations, et qui a conduit à la définition générale d’une relation fonctionnelle en termes de triplets englobant aussi bien des transformations géométriques que les fonctions de l’analyse mathématique ou des opérateurs qui agissent sur ces fonctions. C’est souvent ce point de vue conceptuel qui est implicitement en ligne de mire dans l’enseignement secondaire et qui conduit à des insistances fort peu motivées à l’adresse des élèves, en particulier sur l’unicité de l’image d’un élément.
Mais, il existe un autre caractère unificateur que j’illustrerai à partir de l’histoire du calcul intégral. Pour Archimède, la quadrature du segment de parabole et la cubature de la pyramide sont des problèmes a priori différents bien que leurs validations respectives relèvent d’une méthode commune : celle dite d’exhaustion caractérisée par un double raisonnement par l’absurde. L’idée est d’épuiser (d’où le mot « exhaustion ») le segment de parabole, d’une part, et la pyramide, d’autre part, en lui enlevant à chaque étape plus de la moitié de ce qui reste : des triangles sont ôtés du premier et des prismes le sont de la seconde. Ainsi que l’illustrent les Fig. 1 et 2, cela conduit à des découpages qui semblent n’avoir rien à voir l’un avec l’autre et qui supposent que tout le travail est à refaire pour un des deux problèmes, une fois l’autre résolu.













Fig. 1                                                                 Fig.2

Cependant, au sens moderne du calcul intégral, il s’agit du même problème car ces situations se modélisent toutes deux par l’intégrale définie d’une fonction du second degré et se résolvent par la primitivation d’une telle fonction ou la limite d’une « même » somme de Rieman. Mais ce regard n’est pas celui d’Archimède pour qui le concept de fonction est inconnu (il est à remarquer d’ailleurs que la Fig. 1 constitue un anachronisme par la présence du systèmes d’axes qui ne peut être le fait de cet auteur à son époque). Aux dires des Bourbakistes, cela empêche de considérer Archimède comme l’inventeur du Calcul intégral :

« Mais pour qu’on ait le droit de voir là un “ calcul intégral ”, il faudrait y mettre en évidence, à travers la multiplicité des apparences géométriques, quelque ébauche de classification des problèmes suivant la nature de “ l’intégrand ” sous-jacent. Au XVIIe siècle, nous allons le voir, la recherche d’une telle classification devient peu à peu l’un des principaux soucis des géomètres ».

Cet exemple montre l’intérêt d’une classification algébrique où des problèmes a priori différents sont fédérés en catégories selon le type de fonction qu’ils mobilisent. Sans aller jusqu’au calcul intégral, pensons que le problème de la chute libre d’un corps dans le champ de la pesanteur et celui des aires de rectangles isopérimétriques mobilisent tous deux une fonction du second degré. Ce classement « fonctionnel » relève du 3ème degré d’algébrisation tel que défini par Bolea et al. (2001) : il s’agit d’unifier et de réduire à quelques catégories les problèmes, les techniques qui permettent de les résoudre et les discours technologiques associés. Dans le cas des problèmes du calcul intégral, les techniques sont celles de primitivation, de calculs de limites ou d’intégration numérique mais, en plus, on les unifie par le biais du type de fonction mobilisée : trigonométrique, exponentielle, polynomiale de degré 2… Comme je le montre ailleurs (Schneider, 1988), c’est une telle unification algébrique qui permet de voir le problème de l’aire « sous une courbe » comme « standardisation » de tous les problèmes se ramenant à l’intégration d’une fonction d’une variable dont cette courbe est le graphique, qu’ils concernent le travail d’une force variable, le volume d’un solide ou le calcul de l’espace parcouru par un mobile à partir de sa vitesse ou n’importe quel autre contexte.
Cette catégorisation est tributaire d’une double algébrisation : d’abord la standardisation des variables indépendante et dépendante sous la forme x et y, indépendamment de la nature des grandeurs concernées, ensuite la généralisation de données numériques sous forme de paramètres laquelle permet d’adapter ultérieurement un modèle fonctionnel donné aux contraintes particulières de tout problème traité. Elle peut être travaillée dès le début du collège où les élèves sont capables de classer des suites de nombres figurés selon qu’elles mobilisent des progressions artihmétiques, géométriques ou « autres » (Krysinska, 2007). C’était là l’objet d’un TD associé à ce cours.
On voit là l’économie de pensée apportée par les ostensifs algébriques, même si le concept de fonction dans sa généralité dépasse ces aspects. Par ailleurs, ce point de vue s’étend à des expressions qui ne sont pas fonctionnelles. Ainsi, l’ostensif ax2 + 2bxy + cy2 + 2dx + 2ey + f = 0 représente l’ensemble des coniques dont il permet des classifications projective, affine et métrique, ainsi que des techniques générales de détermination de tangentes par exemple. L’aspect unificateur auquel je m’intéresse ici ne m’amène donc pas à privilégier le fait qu’une relation est fonctionnelle lorsqu’il n’existe pas deux couples de même origine. Il se situe aussi en amont d’un projet de fondement des mathématiques.
Mais ce projet lui-même est, à son tour et à un autre niveau, source d’une économie de pensée. Je me contenterai, pour le décrire, d’un propos plus qu’éclairant des Bourbakistes sur le caractère « outil » des structures mathématiques « Une structure est un outil pour le mathématicien. Une fois qu’il a discerné, entre les éléments qu’il étudie, des relations satisfaisant aux axiomes d’une structure de type connu, il dispose aussitôt de tout l’arsenal des théorèmes généraux relatifs aux structures de ce type, là où, auparavant, il devait péniblement se forger lui-même des moyens d’attache dont la puissance dépendait de son talent personnel, et qui s’encombraient souvent d’hypothèses inutilement restrictives, provenant des particularités du problème étudié ».

Ma vision corollaire de l’apprentissage et de l’enseignement des mathématiques

De cette vision socio-constructiviste des mathématiques je déduis quelques aspects fondamentaux de leur apprentissage et de leur enseignement.
Un premier but de l’enseignement est de favoriser, chez les élèves, la mise à distance par rapport aux « faux objets empiriques » nés de l’illusion que les faits et les observations sont des donnés et non des construits. Il s’agirait, si l’on se réfère à la modélisation que fait Popper (1973) de la rationalité humaine, de faire passer les élèves du monde 1 des réalités physiques au monde 2 des états de conscience. N’est-ce pas la visée d’une telle distanciation intellectuelle dans l’apprentissage que met en avant Bachelard (1949) lorsqu’il dit qu’un « éducateur devra donc toujours penser à détacher l’observateur de son objet, à défendre l’élève contre la masse d’affectivité qui se concentre sur certains phénomènes trop rapidement symbolisés […] ». De même Piaget (1974) insiste-t-il sur la décentration psychologique que suppose, chez les enfants, la lecture d’une expérience : il ne « tombe pas sous le sens » que du sucre dissous dans l’eau a disparu sous prétexte qu’on ne le voit plus !
Au delà de ce premier objectif, il s’agit aussi de faire comprendre aux élèves que les théories et concepts créés nous échappent en acquérant une existence autonome qui soulève de nouveaux problèmes : c’est l’accès au monde 3 des concepts de Popper qui contient « plus que ce que nous y avons mis ». En ce sens, je rejoindrais Firode (2009) dans sa lecture de la notion de problème chez Popper et les implications pédagogiques qu’il en tire : « Faire apparaître une situation comme un problème, par conséquent, ce n’est pas seulement proposer à l’élève une difficulté censée produire un effet psychologique, comme on le pense ordinairement, c’est avant tout le faire passer du plan subjectif au plan objectif, du mental au linguistique, du psychologique au logique. Ce qui ne peut arriver sans que l’attention de l’élève se détourne en quelque façon de la considération des états mentaux pour se tourner vers celle des objets théoriques envisagés dans leur réalité logique autonome ».
Ces deux moments-clés de l’apprentissage mathématique, que je rapprocherai plus loin de deux processus praxéologiques majeurs, concernent plutôt des aspects conceptuels et ne rendent pas entièrement compte de ma vision sur ce qu’est apprendre les mathématiques. Un autre aspect, plus praxéologique, est lié à une visée de l’enseignement des mathématiques qui revient sur le devant de la scène, d’une manière pressante, dans le cadre de la mouvance des compétences : il s’agit de la résolution de problèmes. Voici comment je formulerais les choses. D’un point de vue plus praxéologique, apprendre les mathématiques c’est savoir utiliser les techniques pour tuer les problèmes, ce qui suppose, d’une part, d’avoir une intelligibilité des problèmes étudiés, des techniques qui permettent de les catégoriser et de les traiter, de leur champ d’opérationnalité et donc de leurs limites et, d’autre part, de savoir justifier le choix d’une technique et de son usage par rapport à une tâche donnée. La compétence à résoudre des problèmes s’exerce alors en brassant des classes de problèmes sans cesse plus nombreuses, sans indice sur le choix de la technique, et non en s’attaquant à des « problèmes inédits et complexes ». Je n’ai pas la place ici pour justifier ma position mais j’ai montré, dans Schneider (2006a), les risques inhérents aux organisations didactiques dont je prends ici le contrepied et au principe desquelles se situe la « résolution de problèmes » comme compétence-phare à entraîner et à évaluer : principalement, on se retient d’enseigner pour pouvoir vraiment évaluer cette compétence. Et par ailleurs, dans Schneider (2006b), j’ai montré en quoi les travaux de psycholologie cognitive et ceux de didactique pouvaient justifier un tel schéma dans le but de favoriser le transfert des connaissances d’une situation à l’autre et ce, même si le concept de transfert semble un interdit de parole dans certains milieux didactiques.

1.3.        Articuler discours heuristique axé sur des situations fondamentales et moments adidactiques

Les dispositifs d’enseignement sont nombreux et il ne peut être question ici de les envisager tous. Il me semble cependant primordial de rapprocher deux dispositifs extrêmes : les situations adidactiques, d’une part, et le discours ex cathedra, d’autre part. Non seulement en fonction de ce j’ai dit plus haut de ma vision des mathématiques et de leur apprentissage, mais aussi par rapport à mes observations des pratiques enseignantes, en particulier l’existence de « situations-problèmes » qui n’ont aucun caractère fondamental par rapport au savoir visé ou qui ne s’insèrent dans aucun projet d’étude mathématique plus globale.
Commençons par le discours ex cathedra qui me semble pâtir d’un sérieux discrédit en raison de malentendus que je vais tenter d’éclaircir. Chevallard (1999) distingue deux formes de première rencontre des élèves avec un savoir nouveau : les situations adidactiques en constituent une, la rencontre culturelle-mimétique en est une autre dont je considérerais ici la forme la plus exigeante qui « conduit à rechercher et à expliciter - sur le mode discursif - les raisons d’être de l’objet ainsi rencontré, c’est-à-dire les motifs pour lesquels cet objet a été construit, ou pour lesquels, du moins, il persiste dans la culture. C’est dans cette optique que je situe ce que j’entends par discours ex cathedra, le but étant de rendre intelligible pour les élèves le projet global à l’étude. Evidemment, si étymologiquement le professeur parle bien du haut de sa chaire, son discours se doit, à mes yeux, d’avoir une teneur et une forme particulières que je vais expliquer. Il s’agit en bref d’un exposé, non pas déductif mais heuritisque au sens de Lakatos (1984).
L’exposé déductiviste commence par une liste d’axiomes, de définitions et gomme les raisons de leur choix et de leur formulation. Il laisse peu de place au travail d’analyse inhérent à toute élaboration de preuve. Au contraire, le style heuristique met l’accent, d’après Lakatos, sur une dialectique entre preuves et réfutations, montrant comment se forgent les définitions pour donner prise au raisonnement déductif. Vu plus globalement, le discours heuristique met en évidence le projet initial à l’origine des mathématiques enseignées, quel que soit le niveau d’étude mathématique envisagé, les tentatives a priori, les succès et les échecs et les raisons pour lesquelles on optera, en définitive, pour telle ou telle issue.
Ce discours magistral se doit de relever du discours « socio-épistémologique » qui essaie de décrire comment les humains raisonnent, au lieu de prétendre dire comment ils devraient raisonner comme dans une conception normative de l’épistémologie. Au contraire, il convient d’examiner « comment les scientifiques travaillent sans présupposer que leurs pratiques sont nécessairement plus valables que d’autres pratiques cognitives » (Fourez, 1988).
C’est là pour le professeur une manière de favoriser le face à face direct de l’élève avec le savoir et de lui faire éprouver la nécessité de ce dernier sans recourir à un argument d’autorité venant de quiconque. Ce discours s’accommode d’ailleurs très bien de media tels que des documents historiques grâce auxquels peuvent être favorisés une sorte d’effacement du professeur et une mise à distance du savoir.
C’est d’ailleurs ce face-à-face direct de l’élève avec le savoir que visent les situations adidactiques. Je reviendrai plus loin sur l’intérêt de ces dernières mais je voudrais dire ici que, si le discours peut laisser place, par moments, à de telles situations, ce ne peut être au prix de l’intelligibilité du projet aux yeux des élèves. Il convient dès lors de leur expliquer en quoi certaines tâches qui leur sont proposées relèvent d’un artifice didactique (je pense, par exemple, à des situations de communication par téléphone dont l’enjeu est la découverte des cas d’isométrie des triangles mais qui ne rendent pas compte de leurs conditions d’emploi …).
Cette insertion des moments adidactiques dans un discours qui en situe la portée dans un projet plus global me pousse à distinguer le caractère fondamental d’une question et le caractère adidactique d’une situation organisée autour de la dévolution de cette question aux élèves, dévolution qui suppose, non seulement le caractère fondamental de cette question, mais aussi l’existence d’un milieu adidactique et celle d’un contrat. Je rejoins là Perrin-Glorian (1999) pour laquelle il pourrait ne pas exister, dans une institution donnée, une situation adidactique d’introduction à ce savoir. Comme Bosch et Chevallard également (1999), je regarde donc les situations fondamentales avant tout comme des modélisations des savoirs mathématiques par les questions auxquelles ils apportent une réponse efficace ou par les projets humains qu’ils permettent de réaliser. Et c’est la visibilité de ces questions ou de ces projets que je privilégierais avant tout que ce soit dans la définition des OM visées par l’enseignement ou d’OD conçues à cette fin.
Je pourrais rapprocher ma volonté de revaloriser le discours ex cathedra, pourvu qu’il soit heuristique, des travaux de Robert et Robinet (1996) sur le discours « méta », de la dialectique media-milieux de Chevallard, ou encore de la théorie de la médiation sémiotique se fondant sur les travaux de Vygotsky relatifs au développement social de l’intelligence. Cependant, il s’agit là, pour moi, essentiellement d’un savoir d’expérience. En effet, en raison de choix didactiques, mais aussi de contraintes ergonomiques, j’ai souvent, dans ma carrière de professeur de Lycée, combiné des dispositifs de situations adidactiques à un discours du type décrit plus haut. Et j’en ai retiré une impression d’efficacité. Bien sûr, il s’agit là d’une hypothèse d’action dont il conviendrait d’analyser, dans une perspective poppérienne, les conditions minimales de fonctionnement sans lesquelles le modèle se casse la gueule. Par exemple, il doit exister des signes langagiers typiques d’un discours socio-constructiviste par lesquels se crée une certaine mise à distance : il ne revient pas au même de dire « tel concept, c’est … » que de dire « Pour telle ou telle raison, un groupe de personnes a décidé de définir tel concept comme … ». De même, je pense à des contraintes relatives à l’évaluation qui devraient permettre d’impliquer les élèves dans l’écoute et
la rétention du discours sur les raisons d’être d’un savoir mathématique.

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