La commune de LEUCATE  située au Sud-est du département comptait 4030
habitants au recensement de 2011. Actuellement elle avoisine 4800 personnes. En période estivale la population est de l'ordre de 70 000 personnes. L'économie locale est liée au tourisme, aux activités de plaisance, la viticulture et à la  conchyliculture. La ville  qui s'étend sur 17 km  est constituée de quatre secteurs urbains, séparés par des espaces naturels, qui sont en allant du Nord vers le sud: La Franqui, Leucate-village, Leucate-plage et Port-Leucate (station balnéaire). La commune est délimitée par les villes de Port-la-Nouvelle au Nord, La Palme au Nord-ouest, Caves et Fitou à l'Ouest, Le Barcarès (Pyrénées-Orientales) au Sud et la mer méditerranée à l'Est.


 Le Port:
Sa gestion administrative à pour statut le SPIC (Service Public Industriel Commercial). Il a été creusé  suite à l'aménagement touristique du littoral Languedoc-Roussillon, dite cote d'Améthyste, à la suite de la mission interministérielle "Racine" créée le 18 juin 1963 du nom de son dirigeant Pierre Racine. Etaient  également concernés Port-Camargue, La Grande Motte, Cap d'Agde, Gruissan, Port-Barcarès, Canet en Roussillon et Saint Cyprien. En ce qui concerne Port-Leucate, les travaux ont débuté en 1964 pour une  inauguration des lieux en 1969. Il s'agit d'un port de plaisance avec une activité de petite pȇche.  La zone portuaire est classée UE (zone urbaine) au PLU (Plan Local d'Urbanisme). En communication directe avec l'étang,  elle  se situe au sud de la ville de Leucate sur le lido de la lagune de Salses-Leucate entre mer et étang autour d'un grau. Elle couvre une surface de 158 ha et dispose actuellement de 1278 postes de mouillage. La passe d'entrée permet l'accès à l'avant-port puis aux bassins. Le bassin d'honneur (270 anneaux), le bassin nord ou central avec ses 9 pontons (530 anneaux) et à l'arrière le port à sec 350 bateaux, une aire de carénage avec trois travelifts (élévateurs) de 6, 12 et 45 tonnes. Le bassin sud est aménagé en deux secteurs (450 anneaux) et le port naturiste (28 places). Se trouvent également à l'intérieur, le chenal principal et le chenal secondaire en direction du village naturiste et un passage reliant les étangs sous le pont de la Courège. Le port est orienté Nord-Sud, la mer méditerranée se trouvant à l'Est et les étangs de Leucate et Salses à l'Ouest. Ces derniers sont  liés de fait au Sud par Port-Barcarès  mais, au plan administratif,  cette commune se trouve sur le département des Pyrénées-Orientales. Au Nord se trouve la commune de Port-la-Nouvelle. Le port est bien abrité. L'entrée protégée par deux jetées distantes de 85 mètres, l'urbanisation et une falaise de 50 mètres de haut à quatre kilomètres au nord. (Cf. plan annexe I).


         Afin d'éviter l'ensablement du port, et maintenir sa navigabilité, il est prévu, au cours de dix prochaines années, le dragage du port. Les travaux se dérouleront à l'avant-port (dont la passe d'entrée), les deux chenaux (principal et secondaire) ainsi que plus ponctuellement les bassins intérieurs Nord et Sud  et le chenal vers l'étang. Le tirant d'eau nécessaire pour la navigation des  bateaux est de 4 mètres à l'entrée du port, 2,5 mètres dans les grands bassins et 1,5 mètre dans le petit bassin. A l'issue du dragage le sable issu du dragage hydraulique sera acheminé à l'aide d'une conduite de refoulement directement sur la plage entre les villages "Aphrodite et Oasis" afin de pallier la problématique de l'érosion côtière.  Les sédiments de moindre qualité, non valorisables, issus du dragage mécanique seront stockés sur un bassin  de ressuyage clos sur l'ilot central dans l'enceinte portuaire.  Les travaux pourraient s'étaler sur quinze jours à  trois semaines entre le 15 février et le 1er mai, avant la saison estivale, en tenant compte  des vents dominants (le" Grec" à l'Est et le "Marin" au sud/sud-est) les moins propices à la réalisation des travaux. Quelques dragages ponctuels pourraient être réalisés en fonction des besoins.


L'ensablement et l'envasement du port sont provoqués d'une part par un phénomène d'aspiration à l'entrée du port dû à un courant marin circulant, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, le long de la côte. Il s'agit du courant marin "Ligure". Le mouvement de sable s'effectue du sud vers le Nord. Il absorbe le sable qui s'amoncèle au Nord de l'entrée du port (plage naturiste) et le rejette en partie au sud.  Le phénomène est accentué par une érosion éolienne sous l'effet du vent Sud-est (20%) et  Nord Ouest (80%) entraînant un comblement des bassins. Il y a toujours des échanges hydrauliques entre mer et étang situés sous les bassins versants de Fitou au Nord-ouest, Caves au Nord-Nord ouest, Leucate, Saint Laurent de la Salanque, Saint Hippolyte, Salses Opoul qui drainent une grande quantité de sédiments dans une eau, de bonne qualité, avec ses trente-deux grammes de sel par litre et une faible teneur en nitrate permettant l'élevage d' huitres et moules. La conchyliculture représente une importante activité au sein de l'étang.
         A noter que le niveau de la mer s'élève de trois millimètres par an.
          Les travaux de dragage auront un impact sur l'environnement et engendreront une turbidité moyenne (10mg/l) pouvant atteindre une très forte concentration avec des teneurs en MES (Matières En Suspension) pouvant atteindre 36 mg/l.  La grande nacre (pinna nobilis) est présente à l'intérieur du bassin d'honneur mais l'éloignement du gisement ne semble pas nécessiter un barrage anti-MES. Des Amphioxus ont été observés dans la zone portuaire en concentration faible ainsi que des algues photosynthétiques (Zostères) dans les bassins intérieurs. Les dragages étant très limités, seuls les points hauts présentent une gêne à la navigation seront arrachés lors du passage de bateaux.                   


Interdiction d'encrage dans le port pour éviter d'endommager les fonds marins.
Cheminements piétonniers sur la promenade, avec deux mètres de dénivelé, pour fixer le sable victime de l'érosion éolienne à l'aide de ganivelles.
         A noter qu'il est envisagé un enrochement plat (pente de 5% maximum) afin d'absorber l'énergie et retenir le sable lors du reflux, la création d'un épi rocheux appuyé sur la digue ostréicole au nord de la plage naturiste et un épi géotextil plus au sud.



IX- MOYENS UTILISES:

         Compte tenu des volumes à extraire, des contraintes et enjeux du site, des incidences  sur les milieux ou les usages, il est prévu deux techniques de dragage. Le dragage hydraulique à l'aide d'une drague aspiratrice stationnaire remorquée sur site (10 m3 d'eau pour extraire 1m3 de sable) et le dragage mécanique à l'aide d'une pelle mécanique sur barge. La drague hydraulique est remorquée sur les lieux de l'extraction. Elle est équipée d'un trépan qui, immergé sur le fond, désagrège les sédiments par perforation rotative. Le débit est de 40 m3/ heure de sédiment.  


         Les sédiments issus du dragage hydraulique seront acheminés vers la zone de rechargement de la plage  naturiste (classée en zone N (naturelle) du P.L.U) avant régalage. Le transport se fera à l'aide d'une conduite de refoulement allant de la drague jusqu'au site de rejet par une canalisation. Les sédiments seront déposés dans des casiers de ressuyage d'environ 2000 m² entourés de merlons de sable permettant une décantation lente du rejet afin de limiter la turbidité des eaux littorales par les MES.       Le dragage des sédiments non valorisables mais non dangereux,  (entre 140 et 450m3 annuellement) sera réalisé mécaniquement aux emplacements où la drague hydraulique ne peut pas intervenir. Ces sédiments stockés seront déshydratés dans un bassin de décantation, propriété de la commune, situé sur la parcelle Dk365 servant actuellement de parking sauvage. Il aura une superficie de 1200 m² sur une hauteur maximum de 30cm. Le bassin récepteur sera décaissé sur une hauteur de 40 à 50 cm et les déblais permettront de réaliser les bordures du bassin qui sera étanchéifié par une géomembrane. Il n'y aura aucun rejet ni infiltration. Il ne présente pas de risques pour l'environnement marin ou terrestre.   Les travaux pourraient se dérouler  sur dix semaines, de préférence entre le 15 février et le 1er mai en fonction des aléas météorologiques.
         Les méthodes de dragage, pré-traitement, valorisation ou stockage  qui ont été retenues sont les mieux adaptées au niveau technico-économique et environnemental pour   la réalisation des travaux.
         A noter que le rechargement de la plage naturiste est conforme à l'arrêté inter préfectoral n° 2011055-0011du 24 février 2011 déclarant d'intérêt général l'aménagement en vue de la protection du littoral.

         Au cours des dix prochaines années, pour maintenir les tirants d'eau nécessaires à la navigation soit: 4 mètres à l'entrée du port, 2,5 mètres dans les bassins et 1,5 mètre dans les  bassins, les cubatures à draguer sont estimées à 65370 m3 se décomposant ainsi: 500m3 pour la marina et le chenal (vase sableuse), 930 pour le chenal vers l'étang,(sable vaseux) 300 pour les bassins Sud et Nord (vase), 10240 pour le chenal principal et secondaire (sables purs), 53100 pour la passe d'entrée (sables purs) et 300 pour l'avant-port.  Ces cubatures ont été estimées sur la base de levées bathymétriques de juin 2012. 15000 m3 de sable pourraient être récupérés pour pallier l'érosion récurrente de la plage   par un dragage tous les 3 ou 4 ans dans le chenal principal et tous les 5 à 10 ans dans le chenal secondaire pour le rechargement et le régalage de la plage. Pour le reste des secteurs (bassins Sud et Nord, chenaux vers bassin et étang ainsi que pontons flottants) les dragages ponctuels seront annuels. A noter que ces volumes pourront ȇtre modifiés en fonction de l'envasement réel qui pourra ȇtre observé et des besoins portuaires.


         La récupération des sédiments, issus du dragage mécanique (entre 140 et 450m3 annuels, fera l'objet d'un prétraitement par une déshydratation passive (simple évaporation) en bassin de ressuyage clos sur l'ilot central  du port, sur une parcelle communale classée Nc au P.L.U. utilisée comme parking pour les promeneurs ou pêcheurs. Après 8 à 12 mois de séchage, les sédiments seront acheminés, par voie routière à  l'ISDND (Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux), de la commune d' Espira-de-l'Agly située à 25 Km au sud-ouest de Port-Leucate pour un stockage définitif, ces derniers ne pouvant être valorisés. Ils ne sont pas dangereux notamment pour leur stockage à terre. Ils sont considérés, après tests de lixiviation,  comme des déchets "non inertes non dangereux ne présentant pas de risque écotoxiques pour le milieu naturel".

CHIFFRAGE DE L'OPERATION:

Pour l'année 2012 le montant prévisionnel les travaux sur les différentes zones (Marina et chenal, chenal vers l'étang, Bassins  sud et nord, chenal principal et secondaire, passe d'entrée et avant port) s'établissait ainsi: Calcul effectué sur la base de 65370 m3 sur 10 ans. Dragage mécanique 43700€, rechargement de plage dont dragage hydraulique 915000€, transport vers bassin décantation 7105€, déshydratation 4060€, transport vers ISDND 6343€ et stockage ISDND 120202€ soit un coût total H.T. de 1.096.410 € qu'il faudra réactualiser au moment des travaux.


La commune de LEUCATE, par demande formulée à la MISE (Mission Inter Services de l'Eau) le 4 avril 2013 et sa délibération du Conseil Municipal a prescrit, le 30 septembre 2014, le dragage du port de Port-Leucate Cf. annexe II).  La préfecture, par arrȇté n° 2014174-0002 du 23 juillet 2014 a organisé l'enquête en collaboration avec la municipalité de Port-Leucate et la capitainerie du port (Cf. annexe III). Madame le président du tribunal administratif de MONTPELLIER, par ordonnance n° E14000091/34 en date du 13 juin 2014 m'a désigné en qualité de commissaire-enquêteur (Cf. annexe IV).

L’enquête s'est déroulée du lundi 22 septembre au jeudi 23 octobre 2014 à midi, soit 32 jours consécutifs.

Après concertation, avec Mme BROSSARD du bureau de l'administration territoriale de la préfecture et Mme CROS,  de la mairie de LEUCATE, nous avons  mis au point le déroulement de l'enquête. Nous avons fixé, les jours et heures des permanences destinés à recevoir le public ainsi que les conditions d’affichage et de publicité. Le 22 septembre 2014, à 10 heures, je me suis rendu à la capitainerie du port de Port-Leucate pour rencontrer Monsieur TROQUERAUD, directeur du port et responsable du projet. Etaient également présents Monsieur DESLOT, adjoint à l'environnement à la mairie de Leucate ainsi que Madame ROUSSEAU secrétaire à la capitainerie du port. Nous avons effectué une reconnaissance des lieux impactés par le projet de dragage. Cela m’a permis de situer les différents secteurs notamment l'avant port, les bassins (nord, sud et intérieurs) ainsi que le bassin de décantation et le secteur de rechargement. J'ai paraphé les diverses pièces composant les dossiers (Mairie et mairie annexe) ainsi que les registres d'enquête.

Post a Comment

Previous Post Next Post