Le capital risque est un mode de
financement pour des sociétés non cotées, à risque élevé et à fort potentiel de
croissance. Les risques élevés auxquels font face les investisseurs seront
compensés par des rendements exceptionnels. Cette pratique constitue une
alternative au financement bancaire classique. C’est un apport en fonds propres
sur un horizon à moyen et long terme. Alors que la participation peut avoir une
durée de 5 à 10 ans.
Le
financement en capital-risque est un financement risqué, en participation, qui
impose la confiance, l’adhésion au projet et le suivi. Il induit une approche
et des relations nouvelles entre l’entreprise financée et l’organisme de
capital risque, dans le cadre d’un partenariat financier (hand off) et parfois
de gestion (hand on).
v une entrée très sélective :
Ce mode de financement est réservé à des entreprises
présentant un potentiel de développement et de rentabilité élevé sur le moyen
et le long terme. La sélection et l’évaluation des dossiers est plus rigoureuse
que dans les modes de financement par dettes.
Le financement en capital-risque ne s’accompagne, en
principe d’aucune prise de garantie. Mais il suit un processus long qui
commence par :
v L’origine de
l’affaire : prospection ou demande exprimée;
v Le filtrage :
une pré-analyse de dossiers et des hommes ;
v Une évaluation
approfondie du projet et des promoteurs présélectionnés;
v L'engagement par
un contrat et un pacte d'actionnaires en général.
La réussite prévisionnelle du projet conditionne ce
financement:
Ø Une étude de
faisabilité approfondie.
Ø le
positionnement stratégique de l'entreprise dans son environnement.
Ø la qualité des
hommes.
Ces trois dimensions qui fondent la
décision de financement en capital-risque. Seuls les projets à fort potentiel
de rentabilité de croissance paraissent éligibles, sachant que le risque est
également élevé car pleinement supporté par la société de capital-risque (SCR).
Ces exigences s'appliquent par le souci des
investisseurs en capital-risque de réaliser des plus-values au moment de leur
sortie généralement planifiée sur un horizon rapproché (5 à 7 ans). Ces
plus-values potentielles doivent rémunérer le risque encouru. L'expérience
montre qu'en ce domaine, avant toute prise de décision, les investisseurs en
capital-risque accordent une importance capitale à la qualité du dirigeant et
ses motivations et plus généralement à la qualité des ressources humaines
responsables du management.
·
Une sortie délicate :
La sortie de la
SCR est planifiée et peut être réalisée à travers
l'introduction en bourse de l'entreprise financée par cession aux actionnaires
majoritaires, à de nouveaux porteurs d'actions institutionnels, ou parfois à
partenaires tiers. Le financement par capital-risque peut être une phase
préparatoire pour l'ouverture de l'entreprise sur le marché financier.
Le Capital-risque Création se caractérise par deux
types d'intervention:
- Le capital-amorçage (seed capital) intervient avant
réel démarrage d'activité d'une nouvelle entreprise. Il aide les idées projets
viables à émerger pour arriver au stade de projet dont la viabilité est
confirmée.
- Le financement de start-up concerne des entreprises
nouvelles en phase de démarrage ou très jeunes offrant un potentiel de
croissance important et éprouvant un besoin en capital financier et bien
souvent aussi en capital confiance que lui prouve le capital risquer.
Le capital-risque développement intervient dans une
entreprise en, pleine maturité lors d'une nouvelle phase de développement. Au
Maroc, certains OPCVM spécialisés en capital-risque développement commencent à
voir le jour et se focalisent sur la participation au financement de PME à fort
potentiel parallèlement à des participations dans des actifs cotés. Ce sont des
OPCVM à haut risque généralement adossés à des organismes financiers
importants. Le financement en phase de développement de l'entreprise semble
être le principal segment de capital risque pratiqué au Maroc avec
accessoirement le financement de créations.
C'est une forme d'intervention spécifique qui requiert
des entreprises particulières, surtout lorsque la transmission (la cession)
concerne des entreprises ressentant en besoin de restructuration ou en phase de
redressement. Des montagnes juridico-financiers sont réalisées pour faciliter
la reprise de l'entreprise par les salariés dans le cadre des techniques de
LMBO (Leverage Management Buy Out) ou de RES (Reprise d'Entreprise par les
Salariés). Le principe est généralement le même. Il s'agit de rechercher un
effet de levier financier limitant les apports en fonds propres des repreneurs
à travers un montage juridique, financier et fiscal conduisant à la création
d'un Holding de reprise. Ce Holding, lève des capitaux supplémentaires sous
forme de dettes, qui rajoutés aux fonds propres financent l'acquisition. Le
remboursement des dettes, tout en bénéficiant de la déductibilité fiscale, et
des charges financières devant être assurés par les dividendes attendus de la
reprise. Ainsi, la société reprise financera son propre rachat.
Au Maroc, le financement en capital est encore jeune.
Il été introduit au Maroc en 1989 à l’initiative de la Banque Européenne
d’Investissement (BEI). Il est exercé dans un cadre légal peu indicatif et qui
se caractérise encore par l'absence d'un cadre législatif et réglementaire et
par le manque d'incitations fiscales.
Les organismes marocains spécialisés dans le
financement en capital-risque sont pour la plus part de création récente et
souvent filiales de banques classiques avec une autonomie de décision somme
toute relative. Lorsqu'elles interviennent, elles offrent souvent leur appui
financier aux entreprises mais aussi des conseils en gestion dans la mesure où
elles interviennent de manière plutôt active (hand on) que passive (hand off).
Au Maroc, les sociétés de financement en
capital-risque, sur l'horizon historique vécu (une dizaine d’années), affirment
que statistiquement sur 100 dossiers de demandes de financement exprimées ou
sociétés,
il y aurait :
- 25 à 30% de dossiers étudiés de manière approfondie
;
- 3 à 5% de dossiers agrées par le comité de sélection
et proposés à la réalisation ;
- 2 à 3% d'effectivement réalisés et mis en œuvre. Les
cas de sortie sont encore rares compte tenu de la jeunesse de ce monde de financement
Parmi les sociétés de capital-risque au Maroc on
recense :
o
ASMA INVEST
o
ATTIJARI CAPITAL RISQUE
o
BMCI FINANCE
o
CAPITAL FINANCE
o
FAISAL FINANCE MAROC
o
INVESTIMA
o
MOUSSAHAMA
o
PROPARCO
o
UPLINE SECURITIES
o
WAFA INVESTISSEMENT.
En bref, l’activité du capital risque au Maroc est
encore liée à la finance traditionnelle.
De ce fait, il reste un sous – produit de l’activité commerciale des banques.
Du coté des PME, ce
dispositif financier apparaît peu adapté pour au moins deux raisons
principales :
·
Les critères
d’éligibilité des sociétés de capital risque
sont rigides. Leur prise de risque est limitée souvent à
l’accompagnement du développement des PME
·
La part des PME éligibles pour l’obtention d’un
financement capital risque est très faible, Ceci s’explique par l’insuffisance
de leur encadrement financier et technique qui limite leur accès à ce type de financement.
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